Les troubles de l’attention : comment s’en sortir?

En ce mois de février, il n’est pas trop tard, mais il est temps de prendre des difficultés scolaires à bras-le-corps. L’échec scolaire reste un fléau en Belgique francophone. Selon les « Indicateurs de l’Enseignement », en moyenne, près d’1 élève sur 5 est en retard scolaire à la fin de l’enseignement primaire et c’est le cas de près d’un élève sur 2 en secondaire.
Dans quelle mesure les enfants souffrant de troubles de l’attention viennent-ils gonfler ces statistiques? Cette question était au cœur d’une conférence sur « Les troubles de l’attention ou les enfants incompris » qui s’est tenue, le 8 février, à la salle Saint-Joseph à Belgrade, à l’initiative du CPCP (Centre permanent de la citoyenneté et de la participation), avec la participation de l’Echevine de l’Enseignement Geneviève Lazaron et modérée par Dorothée Klein, présidente de l’asbl « C’est arrivé chez les Nutons ».
La conférencière Vanessa Arnould, neuropsychologue, y a défini le TDA/H (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité) comme un trouble neurologique se caractérisant par une tendance excessive à la distraction et des difficultés de concentration, parfois accompagné d'hyperactivité ou d'impulsivité. Cette pathologie toucherait de 3 à 5% des enfants en âge scolaire et dans une moindre proportion les adultes.
Au total, entre 52.000 et 91.000 élèves seraient atteints, soit environ 1 enfant par classe. « Ce trouble se manifeste surtout entre 6 et 12 ans, a expliqué Vanessa Arnould. Il touche 3 garçons pour 1 fille. » S’il n’est pas traité, il entraine des difficultés d'adaptation scolaires et sociales : abandon de l'école et peu d'accès aux études supérieures, peu d’amis, mauvaise performance professionnelle, actes antisociaux, risques de dépression, etc.
C'est pour ces raisons, qu'il est important d'aider les enfants qui souffrent de TDA/H par des prises en charges adaptées. Le traitement doit être, dans la mesure du possible, multimodal, mixant les approches psycho-éducative, rééducative (rééducation psychomotrice, logopédique, etc.), psychothérapeutique voire, si nécessaire, médicamenteuse.
Face à un public de près de 100 personnes, à des enseignants et des parents qui ont expliqué leurs difficultés et leur solitude devant ce problème, l’Echevine de l’Enseignement Geneviève Lazaron s’est engagée à étudier la mise en place de formations systématiques pour les instituteurs.